Jaume Plensa commence à exposer au début des années 1980 des volumes en tôle découpée et soudée, des sculptures en fonte d’acier, puis des installations sculpturales procédant de techniques et de matières de plus en plus variées. L’acier côtoie le bronze, les contours sont davantage mimétiques et l’artiste ose les petites dimensions.
Des emprunts à la littérature et à la poésie, parfois la sienne, viennent mêler le verbe et la citation à la matière sculptée ou dessinée. Dans les années 1990, la lumière rejoint, par l’artifice d’ampoules électrifiées, les matériaux lourds de la sculpture tandis que la transparence, celle du verre ou de la résine, accompagne la prise en compte nouvelle du corps humain et de son échelle.
L’artiste lui offre abris et habitacles avant de s’intéresser, dans notre nouveau millénaire, à son enveloppe et son dessin universel. Une famille de silhouettes anonymes et méditatives, auxquelles la résine puis l’inox ont donné corps, peuple aujourd’hui son univers et y accueille les longs visages de marbre, bois, bronze, albâtre ou basalte, de jeunes filles aux yeux clos.