Jaume Plensa, l'anniversaire 1994-2024 : Une exposition au Musée de Valence

Dans cette dynamique d’anniversaire autour de Jaume Plensa, le Musée de Valence – art et archéologie présente l'exposition "Jaume Plensa. Être là". Riche d’une soixantaine d’œuvres, elle est envisagée comme une déambulation poétique à la rencontre de dessins et sculptures réalisés par cet artiste de renommée internationale au cours des trente dernières années. Exposition du 9 novembre 2024 au 13 avril 2025.

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Jaume Plensa commence à exposer au début des années 1980 des volumes en tôle découpée et soudée, des sculptures en fonte d’acier, puis des installations sculpturales procédant de techniques et de matières de plus en plus variées. L’acier côtoie le bronze, les contours sont davantage mimétiques et l’artiste ose les petites dimensions.

Des emprunts à la littérature et à la poésie, parfois la sienne, viennent mêler le verbe et la citation à la matière sculptée ou dessinée. Dans les années 1990, la lumière rejoint, par l’artifice d’ampoules électrifiées, les matériaux lourds de la sculpture tandis que la transparence, celle du verre ou de la résine, accompagne la prise en compte nouvelle du corps humain et de son échelle.

L’artiste lui offre abris et habitacles avant de s’intéresser, dans notre nouveau millénaire, à son enveloppe et son dessin universel. Une famille de silhouettes anonymes et méditatives, auxquelles la résine puis l’inox ont donné corps, peuple aujourd’hui son univers et y accueille les longs visages de marbre, bois, bronze, albâtre ou basalte, de jeunes filles aux yeux clos.

En une soixantaine d’œuvres réunies dans un parcours non chronologique, l’exposition au musée de Valence est envisagée comme une déambulation libre entre la proposition imaginée en 1994 et celle pensée pour la place des Ormeaux en 2024. Certaines des portes produites en 1994 ont rejouées en intérieur tandis qu’une sélection des sculptures présentées dans les vitrines du centre-ville permet d’appréhender les formes et réflexions qui occupaient l’artiste au début des années 1990.

Une œuvre humaniste

Le parcours est aussi jalonné des productions sculpturales et graphiques qui inscrivent l’œuvre commandée dans un corpus que le temps étoffe, relit, ajuste en permanence. Dans chacune des huit salles de l’exposition, une série emblématique de la production de Jaume Plensa accueille les visiteurs. Ainsi en est-il des séries Nest (2022) en albâtre, White Forest (2015) en bronze, Shadow (2010-2011) et Face (2008) de techniques mixtes sur papier.

L’exposition offre une large part à la production graphique de l’artiste, de l’évocation des grands dessins géométriques et abstraits des années 1990 aux récents et monumentaux Paysages. Parallèlement et préalablement à sa pratique sculpturale, Jaume Plensa développe en effet un ensemble très important de dessins et d’estampes.

Ces œuvres entretiennent des relations intimes avec les présences et les corps tridimensionnels qu’il déploie dans l’espace, par leur sujet mais aussi par le traitement du support papier dont l’artiste éprouve la matérialité et le volume. Les grandes feuilles sont des alcôves accueillant des anonymes que l’artiste associe aux mots des plus grands poètes et dramaturges – Dante, Baudelaire, Shakespeare… – comme à ceux de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

En célébrant les similitudes fondamentales qui lient les individus par-delà les langues et les cultures, en s’intéressant au corps, un corps commun énoncé au singulier, à son immersion dans les territoires du vivant comme ceux de la pensée, Jaume Plensa témoigne d’une beauté collective, partagée et résiliente.

Il offre en cela un œuvre résolument humaniste dont l’exposition entend être un nouvel écho.

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