Le nom de Valence proviendrait de trois mots celtes : « val » (eau), « len » (plaine) et « ty » (habitation) et signifierait « lieu habité riche en eau ». Valence, surnommée la petite Venise, doit en effet son existence non seulement à sa proximité avec le Rhône mais aussi à l’abondance de l’eau dans son territoire.
Successivement, les Romains puis les ordres monastiques propriétaires de grandes parcelles ont exploité à leur profit ces cours d’eau qui finissent par rejoindre le Rhône.
Dénommés « Charran », « Moulins », « Thon », « Malcontents », « Marquise », « Flavie », « Saint-Estève », « Robine », « Îles », « Épervière », ils ont longtemps constitué « la parure » de Valence. Ils représentent maintenant un réseau de près de 17 kilomètres de canaux principaux, estimé à 40 kilomètres en incluant les réseaux secondaires, et offrent 10 ha d’espaces verts dans la ville.
Jusqu’au milieu du 19e siècle, les canaux se trouvaient en dehors de la cité alors fortifiée. La crainte des maladies que pouvait engendrer l’eau polluée ou stagnante, l’obstacle physique qu’ils pouvaient représenter pour le développement urbain purent les mettre en péril. Certains canaux furent même recouverts ou busés. Toutefois, des associations syndicales se constituèrent afin de réglementer l’usage de l’eau et d’assurer l’entretien des cours d’eau et de leurs berges.
Dans les années 60, on prit conscience de la richesse biologique de ce patrimoine et de son intérêt urbain pour créer des cheminements piétons et des lieux de promenade et de détente. Un premier tronçon du canal des Malcontents est aménagé en 1980.
D’autres suivront au fil des années, dans le cadre d’une concertation entre tous les acteurs.
Ces aménagements écologiques permettent la sauvegarde, la protection et la valorisation de ce patrimoine naturel. Ces « veines bleues » irriguant Valence sont devenues un indéniable atout pour la ville.